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Les origines d’Arancou

Les historiens sont tous d’accords sur les conditions diverses et chaque fois bien précises de l’occupation des sols dans Arancou et sa région.

Les landes et les bois ne connaissent le peuplement qu’à une date très tardive, aux débuts du XIIIème siècle (?) après que le chemin de Saint-Jacques ait été tracé, au XIIIème siècle.

Le premier peuplement d’Arancou, date donc du XIIème siècle et correspond à la création des premiers quartiers, à la construction de son église qui se situe au XIIIème siècle.

L’expansion démographique dans le Béarn, provoque l’installation des colons qui défrichent les clairières dont la première est probablement Sait-Martin.

L’installation des colons béarnais provoque pourtant des remous, souvent des violences : en effet, toutes ces terres incultes étaient loués durant l’hiver aux bergers de la vallée d’Ossau, et c’est en violation des accords de « parcours » que s’effectuent ces installations.

D’ailleurs, la pauvreté des sols et ses accords avec les bergers d’Osseau limitent et retardent les défrichements.

Si l’histoire d’Arancou est plus ou moins rattachée à celle des Gramont, le village n’était pas sous leur souveraineté. Ainsi, pour les fiefs de Villenave et de Bergouey, le sire de Gramont était vassal du roi de Navarre : Arancou est alors « en France », tandis que Labastide-Villefranche est dans le Béarn, Bergouey est en Basse-Navarre et le ruisseau Lauhirasse constitue cette frontière au sud, jusqu’à la Bidouze.

Il faut donc rattacher l’histoire d’Arancou à l’essor des pèlerinages, plus qu’à l’histoire de Gramont.

La région devait être, jusqu’au XIIème siècle, un désert d’homme avec seulement des bois et des terrains de « parcours ».

Arancou se trouvait sur l’un des Itinéraires des chemins Jacobites, « La Via Turonensis » qui traverse les Landes jusqu’à Dax, gagne l’abbaye de Sorde, qui suivait le gave jusqu’à Leren, puis Saint-Dos, la chapelle d’Ordios (dont il reste quelques vestiges), la chapelle Saint-Martin qui se situait sur le passage des pèlerins venant d’Ordios et ceux venant d’Arthous.

Les historiens situent la création de cette chapelle, qui semble correspondre à la création d’Arancou, vers 1200 (?). Ce sont donc les Fondations religieuses du XIIème siècle qui organisent les premiers peuplements.

Autour de l’église, de l’hôpital qui était en fait l’« hôtel des pèlerins », il fallait assurer la subsistance des religieux et des pèlerins.

Il semble que l’on peut situer les premiers habitants d’Arancou dans les clairières de Saint-Martin et de de Yelarre.

Il fallait des hommes pour payer les redevances, aux seigneurs et aux religieux. Il fallait aussi renfoncer la sécurité le long du chemin de Saint-Jacques, d’où la nécessité d’implanter des populations venant des régions voisines.

Les paysans venant s’installer à Arancou sont des béarnais car le Béarn était, à l’époque, excédentaire en population et l’émigration vers l’extérieur et vers l’Espagne était importante.

Ainsi les régions défrichées en bordure du chemin de Saint-Jacques connaissent une expansion démographique rapide. Cette population s’effondre provisoirement durant les guerres de religion, au XIVème siècle, mais les basques et les espagnols on vite comblé le vide.

Mais cette expansion est cependant limitée dans les défrichements par la nécessité de préserver les terrains de parcours des bergers, tant pour les troupeaux des villageois que pour ceux des montagnards.

Les troupeaux de la vallée d’Aspe et d’Osseau gagnaient, pendant l’hiver, les forêts de Lauhyre et de Lauduré (entre Came et Arancou) et de Lanneplàa.

A partir de 1340, ceux de l’Abbaye de Roncevaux utilisèrent les mêmes pâturages. Ces montagnards se conduisaient en véritables propriétaires, en interdisant aux habitants déjà implantés, toute participation aux pacages. On trouve dans les archives, un contrat de pacage pour 1200 brebis de la vallée d’Aspe.

Tandis que les redevances rapportent des bénéfices substanciels aux communautés religieuses, les clairières sont cultivées en céréales (blé, orge, avoine) l’élevage étant très restreint en raison des pacages « réservés » aux montagnards.

Dans ces mêmes clairières, on note la présence de vergers abondants (pommes et poires).

Nous verrons dans d’autres recherches résumées en annexe, que les habitants d’Arancou, refusent souvent de payer au Chapitre de Bidache, les diverses dîmes et tailles.

Il nous a ainsi paru important de réserver un chapitre spécial à l’église d’Arancou (baptisée très vite « église Notre-Dame ») et aux deux hôpitaux qui ont existé à l’époque, avant d’aborder les litiges et procès qui ont marqué la vie d’Arancou ces cinq siècles (1350 à la Révolution).